La légende
du Lac du Laouzas
Depuis les temps reculés du 13ème siècle une rumeur demeure, telle une brume épaisse, envoûtant les terres du lac du Laouzas.
Des murmures mystérieux, des disparitions énigmatiques en bordure des eaux calmes de ce majestueux lac semaient l’inquiétude parmi les habitants.
Ce fut lors de la disparition tragique d’un enfant que ces récits atteignirent un sommet d’horreur. Les villages alentour bruisseraient encore du récit où un monstre des eaux aurait happé l’enfant dans les profondeurs du lac.
Quelques années plus tard, un berger aurait échappé de justesse à la mort en s’accrochant à la queue de son fidèle compagnon, un cochon intrépide. Mais ce qui aurait pu être une fin tragique prit une tournure inattendue. Car dans l’épreuve, le berger observa la force redoutable des cuisses de son compagnon porcin et eut une révélation : l’art ancestral de la charcuterie de Lacaune aurait-il trouvé son inspiration dans cette lutte pour la vie ?
Toutefois, gardons-nous de divaguer… De retour au village, le berger narra son épique rencontre au curé de Nages, identifiant l’assaillant comme un calamar géant.
Cette histoire traversa les siècles, alimentant les cauchemars et la fascination pour la créature mystérieuse des eaux.
Pourtant, une énigme persiste : comment une légende a-t-elle pu émerger d’un ruisseau paisible ou vivait goujons et truitelles alors que le lac du Laouzas n’existe que depuis l’édification du barrage dans les années 60.
Mais, en vérité, n’est-ce pas là l’essence même des légendes ? Elles sèment des frissons dans les nuits, elles inspirent et terrifient les enfants comme les adultes. Car dit-on, lorsque les peurs s’évanouissent, c’est l’innocence qui s’éloigne de nous.
Restons sur nos gardes, chers festivaliers, et souvenons-nous que la marée haute des contes peut révéler bien des mystères au fil des vagues du temps.